Transgressions en tous genres au festival aller↔retour
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La traduction jette des ponts indispensables et permet de tisser des liens entre les langues et les cultures de notre pays. Tel est également l’un des objectifs essentiels de la Fondation ch, soutenue par les cantons, qui a créé le festival aller↔retour en 2019, en collaboration avec les organisations partenaires. Il s’agit du seul événement littéraire public de Suisse exclusivement consacré à la traduction. La prochaine édition se tiendra le samedi 9 mars dès 10h30, au Nouveau Monde à Fribourg, haut lieu de cohabitation entre les langues.
Transgressions en mots, en actions et en musique
Pour cette édition, la commission de programmation a choisi de traiter la thématique de la transgression sous divers angles. « Symboliquement, la traduction représente le passage d’une langue à l'autre, avec une marge de manœuvre qui laisse place à l’interprétation personnelle de celle ou celui qui traduit », explique Camille Logoz, directrice de la programmation. Mais le terme « transgression » ne se résume pas à la langue ; il peut également désigner une non-conformité aux normes sociales, un dépassement de ses propres limites, voire aussi une agression.
Ces différents aspects se reflètent dans le programme. Ainsi, la discussion « Livre de sang, langues ondoyantes », à propos du livre « Blutbuch », de Kim de l’Horizon ouvrira les feux. Comment traduire cette œuvre, plusieurs fois primée, qui explore la langue, l’identité et le corps ? Ses traductrices francophone (Rose Labourie) et italophone (Silvia Albesano) évoqueront leur interprétation personnelle.
La transgression demeure avant tout politique ; deux dialogues y seront consacrés, avec un œil sur l’actualité. Le premier abordera les textes de poétesses russes dissidentes, avec Marina Skalova ; lors du second, il sera question avec Olivier Mannoni de la retraduction et édition critique de « Mein Kampf », intitulée « Historiciser le mal ». Des ouvrages brûlants d’actualité, soumis à la subjectivité de la lectrice ou du lecteur.
Il sera également question de la variété des langues parlées en Suisse, avec un atelier sur la traduction en sursilvan du Hobbit de Tolkien, proposée par Not Soliva. Pourquoi et comment traduire une œuvre monumentale dans un idiome local ? Pour conclure en musique, le festival s’associe au NOF Nouvel Opéra Fribourg pour une présentation de L’opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht, dans une nouvelle traduction française d’Alexandre Pateau.
Des échanges avec la politique et la culture
Le festival accueillera des hôtes de marque : de grand·es écrivain·es contemporain·es suisses tel·les Lukas Bärfuss, Anne-Sophie Subilia ou Annette Hug, mais aussi la conseillère d’État tessinoise Marina Carobbio Guscetti. Un espace de speed-dating permettra d’entrer en contact avec diverses maisons d’édition et autres acteurs du monde de la traduction, de manière informelle, pour les personnes aspirant aux métiers littéraires. Un atelier d’apprentissage de langue des signes, organisé par la Valise magique, permettra aux enfants de découvrir cet univers.
La manifestation est organisée en collaboration avec le Centre de traduction littéraire de Lausanne et le Collège de traducteurs Looren.
Toutes les informations pratiques ainsi que le programme complet et la liste des intervenant.es sont disponibles sur le site internet www.aller-retour.ch.
Le festival aller↔retour
La Fondation ch soutient depuis 50 ans la traduction littéraire entre les langues nationales et encourage ainsi les échanges littéraires par-delà les frontières linguistiques. Le festival aller↔retour est né en 2019 de la volonté de donner la parole aux traductrices et traducteurs de la Collection ch. Le festival plurilingue s’adresse à un large public, mais il cible aussi les personnes qui travaillent dans ce domaine.