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Né en 1938, Max Frenkel termine tout juste des études de droit, lorsque son directeur de thèse, Werner Kägi, vient le voir et annonce : « Écoutez, il y a un truc à Soleure – la nouvelle Fondation pour la collaboration confédérale. Ils cherchent quelqu’un. Ce serait quelque chose pour vous. » Pas enchanté au départ à l’idée d’aller s’établir à Soleure, Max Frenkel accepte néanmoins le mandat.
Les représentants de tous les cantons et de la Nouvelle Société helvétique créent la Fondation pour la collaboration fédérale, le 30 août 1967 à Baden et à 29 ans, Max Frenkel en devient le premier directeur. La nouvelle organisation a pour mission le renouvellement du fédéralisme. « Nous avions l’impression que les Suisses connaissaient certes le monde entier, mais pas leur propre pays. Nous voulions les rapprocher. Certains pays plus grands et plurilingues se sont déchirés à cause des langues. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai été attiré par ce travail », se souvenait-il à l’occasion des 50 ans de la Fondation ch.
C’est sous sa direction que les projets phare de la fondation ont vu le jour, la Collection ch, les échanges scolaires, l’ancêtre du séminaire « Gouverner aujourd’hui », la toute premier Conférence suisse sur l’informatique… En 1975, il fonde l’Institut de recherches sur le fédéralisme, à Riehen qui passe huit ans plus tard sous la houlette de l’Université de Fribourg. Un pas nécessaire pour lui, car « selon moi, on n’insistait pas suffisamment sur les atouts du fédéralisme », disait-il en 2017, ce qui l’a amené à écrire, en 1981, le livre « Besser ? Billiger ? Bürgernäher ? ».
Avec son fort caractère et ses manières très directes, Max Frenkel polarise autour de lui. Certains cantons ne veulent plus avoir affaire à lui et refusent de financer la « Fondation Frenkel » au milieu des années 1970. C’est la plus grande crise de l’organisation, dont l’existence même est remise en question.
En 1987, Max Frenkel change complètement de voie et devient, à 49 ans, le correspondant pour la Suisse romande de la NZZ. Il traitera par la suite de politique suisse et de fédéralisme dans des éditoriaux pour divers médias. De ses années à la fondation, il dira que sa meilleure décision fut de la rebaptiser Fondation ch, plus simple à prononcer, plus facile à mémoriser, lui qui a eu à cœur, durant toute sa carrière d’éviter toute centralisation et toute bureaucratie inutile.
« Max Frenkel a posé les jalons de la Fondation ch moderne. Il a participé aux réflexions menant à la création de la CdC. Beaucoup de projets actuels ont leur ADN dans sa vision du fédéralisme », explique Roland Mayer, directeur depuis 2018.
La Fondation ch et la Conférence des gouvernements cantonaux adressent toutes leurs condoléances à sa famille.
Source : les citations du texte ci-dessus proviennent d'un entretien que Claudia Aufdermauer a réalisé avec Max Frenkel pour la publication anniversaire « Les 50 ans de la Fondation ch ».